Les acteurs de l’économie de demain : David Lisnard, l’élan des territoires face aux défis de demain
Les données, ou “data”, sont devenues une ressource incontournable pour les collectivités. Elles permettent d’optimiser la gestion économique, écologique et managériale, tout en améliorant la qualité des services publics. « La donnée est un formidable outil d’aide à la décision », affirme David Lisnard, tout en mettant en garde contre une approche trop technocentrée. Si la collecte et le traitement des données offrent des opportunités d’efficacité, ils doivent rester au service des citoyens, des usagers et des agents publics. « Si l’on perd de vue l’humain derrière la donnée, on perd le sens de l’action publique, au risque de transformer nos administrations locales en une bureaucratie orwellienne », prévient-il. Les collectivités doivent donc adopter ces technologies avec rigueur, en garantissant la confidentialité, la sécurité des données et une protection contre les cyberattaques.
L’intelligence artificielle (IA), quant à elle, représente une révolution irréversible. Pour Lisnard, s’en emparer est un « devoir » pour améliorer la performance des administrations, à condition de respecter les libertés individuelles et la souveraineté des données. Sans céder au techno-solutionnisme, il prône une utilisation responsable de l’IA, en évaluant pour chaque projet les gains en efficacité, en qualité de service et en économies budgétaires, tout en tenant compte des coûts financiers et environnementaux, comme l’impact carbone. Cette transformation exige une montée en compétences des agents publics, notamment via la formation au prompt engineering et l’acculturation aux outils d’IA. « L’acculturation et la formation progressive des agents publics à l’utilisation de ces outils IA sont un prérequis indispensable à leur mise en œuvre partagée et efficace », insiste-t-il.
L’AMF joue un rôle clé dans cette transition. Agréée par le ministère de l’Intérieur pour la formation des élus, elle propose des modules dédiés aux enjeux environnementaux, comme la rénovation énergétique des bâtiments ou la mise en œuvre de la transition écologique. Ces initiatives visent à outiller les élus locaux pour répondre au défi climatique tout en renforçant la démocratie participative. En sensibilisant et en formant, l’AMF accompagne les territoires dans une transformation durable, alignée sur les besoins concrets des administrés.
Quel visage auront les villes en 2050 ? David Lisnard esquisse une vision à la fois futuriste et profondément humaine. Les villes de demain seront connectées, plus vertes, arborées et économes en ressources. Les bâtiments, modulables et dotés de jumeaux numériques dynamiques, permettront une gestion en temps réel de l’énergie, de la température et de l’éclairage. Mais au-delà de cette modernité technologique, Lisnard aspire à préserver l’essence des interactions humaines. « Ce que je souhaite surtout, c’est que la ville de 2050 soit une belle réalité physique, avec de vraies rencontres, des plaisirs matériels et spirituels qui entretiennent la tradition d’un art de vie à la française », confie-t-il. Face à un monde de plus en plus virtuel, il voit dans la préservation des espaces publics réels et des liens sociaux un défi majeur pour les décideurs politiques.